mardi 8 juillet 2014

"Ainsi soit Benoîte Groult" de Catell

Il se fait vraiment des choses sympas en roman graphique !

Ici une "bio-graphique" , comme dit l'auteur, Catel Muller, de la grande auteure ( ben oui elle y tient à ce "e" !) et féministe Benoîte Groult. 

Le lien ? Olympe de Gouges peut-être, pionnière du féminisme français, auquelle toutes deux ont consacré un ouvrage :

Et l'immense admiration de Catel pour l'apport de Mme Groult, dont le "Ainsi soit elle" fit l'effet d'une bombe en 1975, il faut bien le dire (Catel avait 11 ans ; sa mère avait la plus grande admiration pour BG...)

Coup de foudre amical entre les deux femmes dès la première rencontre. 
 Bien que Benoite n'arrête pas de répéter :



...ce qui devient très vite une sorte de gimmick assez drôle, car Benoîte ne semble pas se rendre compte de ce que cette déclaration pourrait avoir de blessant-surtout à la longue-pour Catel !

C'est avec ce genre de détails que Benoîte "affiche" un peu son âge, au fond.
Car par ailleurs quelle pêche, mes amies ! La dame est née en 1920 tout de même. Respect.
Milieu hyper bourgeois : Benoîte est la fille du styliste de meubles André Groult, renommé dans les années 30, et de Nicole Poiret, dessinatrice de mode, soeur du grand couturier Paul Poiret et intime de Marie Laurencin. Dans son enfance, Marie déçoit, sa mère surtout: rétive au jeu de la séduction avec ses codes vestimentaires, au "beau" mariage, intello , rebelle, elle détonne et surprend sans cesse. 
Cette période est bien décrite , où l'on sent que dans le fond , Benoîte G. aurait pu , aurait DU , se couler dans le moule...
Quoique privilégiée, B.G traverse ensuite les épreuves de la vie d'une femme de cette époque, avortements clandestins en particulier. Elle sera mariée plusieurs fois, jeune veuve, séparée ou...bigame : pendant des années elle sera attachée à la fois à Paul Guimard mais aussi à un grand amour de jeunesse américain retrouvé .

Journaliste, puis écrivain, femme engagée toujours, et mère de trois filles avec qui on sent entre les lignes que tout n'a pas toujours été simple...

Le récit coule agréablement , et si il y a parfois quelques longueurs, la lecture en est très plaisante. Catel ne fait pas un portrait hagiographique, chacun se fera son opinion du trajet et du caractère de Benoîte Groult, vieille dame incisive et vive, un peu matriarche aussi...


J'ai pris le "Olympe de Gouges" de B.G à la bibli pour cet été et vais chercher celui de Catell, ainsi je poursuivrai le dialogue avec ces deux (trois!) femmes attachantes .
Bonne lecture à vous aussi !
MIOR

10 commentaires:

  1. Je ne sais pas si je suis tentée en fait. Je ne suis pas sensible à la BD, mais surtout (pardonne moi d'avance) j'ai beaucoup de mal avec les filles de bourgeois ultra privilégiées qui font du féminisme un combat. Mais je peux essayer de changer d'avis...

    RépondreSupprimer
  2. Eh bien , tu pourrais essayer, oui. Je dois te dire que j'ai réagi exactement comme toi au départ ! Mais avec deux secondes de réflexion , on se dit que le féminisme concerne tout le monde , même les hommes et même les bourgeoises ( sans compter qu'on est toujours le bourgeois de quelqu'un...)

    RépondreSupprimer
  3. Oui c'est vrai qu'on trouve beaucoup de bonnes choses en roman graphique, et même biographique. Par contre, le féminisme ne me tente vraiment pas, c'est drôle, je ne me sens absolument pas concernée...

    RépondreSupprimer
  4. J'aime bien Benoîte Groult. On devait me prêter cette BD mais je crois que ma copine m'a oubliée.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Essayé de la récupérer , on passe vraiment un agréable moment avec Benoite et Catell

      Supprimer
  5. J'aime beaucoup Groult, donc j'ai très envie de le lire. Heureusement pour nous qu'il y a eu des femmes de cette trempe! mais ce qui est gagné un jour n'est pas forcément définitif, et il y a comme "un petit vent de retour en arrière"

    RépondreSupprimer
  6. N'est ce pas ? ...
    Si je ne la suis pas sur tous ses combats , par exemple la féminisation des noms de métier qui m'agacerait même un peu , en revanche le féminisme conçu comme un humanisme est toujours d'actualité

    RépondreSupprimer

Merci de votre visite, et de votre commentaire ;-)
A bientôt !
Mior